Si un diplomate est un homme qui se souvient toujours de l'anniversaire d'une femme mais qui ne se souvient jamais de son âge, alors je suis un diplomate, même s’il m’arrive d’oublier certains anniversaires d’homo sapiens issu de chromosomes double X. D’où leur surnom de « Belles inconnues ».
Par tradition héréditaire qui se transmet de père en fils plutôt que l’inverse, un homme ne doit pas oublier l’anniversaire de sa mère.
Par sécurité, un homme marié ne doit pas oublier la date d’anniversaire de son mariage et encore moins celle de son épouse.
Par devoir fraternel, depuis que Caïn a ôté la vie à Abel, même si cela n’a aucun rapport mais les voies de Dieu sont impénétrables, un frère doit avoir pour principe de ne pas oublier l’anniversaire de ses sœurs.
Même si un célèbre docteur en science religieuse a décrété que les principes étaient comme les pets, et qu’il était souhaitable de les lâcher de temps en temps malgré le réchauffement climatique et la couche d’ozone.
Personnellement, en tant que frangin monozigote à moi tout seul, ce qui explique mon doublement de personnalité ; moi qui cumule les fonctions, tel un ministre, de fils, de mari et de frère, je suis heureux, vu la perte de connexion entre quelques-uns de mes neurones, de pouvoir compter sur la technologie avancée du binaire en ce 22ème siècle pour m’aider à me lancer les rappels à l’ordre pour ces commémorations indispensables à mon équilibre psychologique qui en a tant besoin.
Ceci est d’autant plus essentiel qu’à force de ne pas avoir le droit de fêter, depuis leurs naissances, les anniversaires d’artistes aux nombres d’œuvres démesurés autant que grandioses, on en vient mathématiquement, bien que tout soit relatif merci Albert, à oublier de commémorer comme il se doit une naissance qui a eu le mérite d’exister.
Plus par pudeur filiale que par la présence des oreilles chastes d’enfants ici présents, je ne citerai ni le lieu, ni la position qui ont permis qu’une petite cellule très mobile dont la structure avait comme seul objectif d'amener les chromosomes d’un éminent professeur de religion qui côtoyait des sœurs qui n’étaient pas les siennes à l'intérieur de l'ovocyte d’une mère au foyer, contrairement à Jeanne d’Arc qui, bien qu’au foyer, n’était pas mère.
Ce que je peux vous dévoiler ici, c’est que le vainqueur aurait pu rester au chaud pendant un mois à température constante plutôt que de voire son espérance de vie réduite à moins de cinq jours. Tel Eddy Merckx, que les jeunes de moins de vingt ans se doivent de connaître, il est parti seul devant avec ses 30 millions d’amis. Et même beaucoup plus car affinité sincère. Il a percé la cuirasse d’une cellule qui n’attendait que cela depuis quelques temps en se disant qu’il était aussi lent à la détente que son propriétaire si j’en crois les archives paternelles qui ne demandent qu’à être consultées dans ma cave.
Après des divisions aussi nombreuses que les divisions inter et intra religieuses, les cellules ont commencées à ressembler à une de leurs futures peintures. L’évènement mérite d’être souligné quand on connaît le sens d’orientation de la mère et le niveau sportif du père.
Donc nous passons en silence cette période entre le passage à l’acte et le moment où les murs d’un hôpital sont entrés en résonance suite aux vibrations provoquées par les cris devenus légendaires d’une fille qui nous fait le plaisir de nous recevoir chez elle ce soir.
Il serait possible ici de parler des moments clés de sa vie, de nommer ses surnoms officiels aussi bien que les interdits, mais vous pourrez lire tout cela dans les livres que j’écrirai un jour.
Il serait intéressant d’analyser son schéma de pensée lorsqu’elle créée une œuvre qui se retrouvera dans une collection privée, dans une revue High level américaine ou sur un trottoir pour faire de la place dans son antre. Pour cette dissection artistique autant que psycho chromatique, j’attends les conclusions d’un groupe d’expert en maboulisme, en calculs quantiques et en relativisme restreint de manière générale, moi-même j’ai du mal à me comprendre.
Cette jeune retraitée avant l’âge, qui a épousée un homme qui l’avait incitée à vendre sans licence divers objets wallons en terre flamande ; cette mère qui exporte autant ses enfants que ses tableaux ; cette distillatrice de boissons au taux d’alcool plus élevé que les taux de TVA appliqués en Belgique, ce qui n’est pas peu dire ; cette œuvre vivante aux couleurs éblouissantes et bien c’est ma sœur cadette.
À présent le moment est venu de laisser la parole à ma sœur ainée dont je prépare un discours depuis quelques années. Avant de laisser vos oreilles se faire bercées par une prose qui ose écrire noir sur blanc ce que les gens n’arrivent pas à exprimer par eux-mêmes, je me dois de vous avouer un fait, une émotion, un sentiment personnel, profond et sincère : Je suis sincèrement heureux. Heureux que Niky ait enfin donné son accord, après un débat houleux avec elle-même dont elle est sortie victorieuse à l’unanimité ; accord de nous permettre de la fêter ce 26 juillet après tant d’années alors que l’espoir commençait une dépression aussi profonde que celle de la Famenne. Bien que j’aurais aimé une année où le 26 ne tombait pas en plein milieu d’une semaine de travail. Quoiqu’il en soit, permets moi, très chère sœur, à te paraphraser en te disant : « Vis ta vie ».